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d’un coin de moustache, la parcourut tout à la surface de sa robe, la pressa d’un bras, la souleva de l’autre, s’assit et la posa sur ses genoux. Elle ne prononçait pas une parole et recevait toute chose, à la façon des vierges ignorantes qui croient mourir et dont le corps se casse à la hauteur de la taille.

Un peu plus tard, lorsqu’il l’eut prise et qu’après l’amour l’homme s’éloigna de sa compagne, elle fut toute seule sur le lit de fer et comprit la honte de ses jupes levées et de ses jambes. Il lui revint deux mouvements des bras autour de la face, une pensée de se cacher avec ce geste de petite Ève qui sent combien elle a perdu, qui retourne au passé et se repent d’avoir quitté son grand-père. Longtemps elle pleura. Raphaël s’agenouilla au chevet de la couchette et tenta de lui entr’ouvrir les bras. Elle résista jusqu’au bout, versa des larmes sur ses manches, bouda aux consolations et, parfois, elle sortait de sa poitrine trop pleine un : Ho ! Ho ! brûlant et douloureux qui secouait toutes les vertèbres de son dos.