Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/287

Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’abord que ses larmes n’avaient pas beaucoup de mal et qu’elles coulaient d’elles-mêmes sur sa face, étant grosses et rondes.

— C’est ça, pleure ! Pleure bien. Mais pleure donc encore davantage ! C’est de ma faute, n’est-ce pas ? J’invente tout ; j’ai tout inventé. Mais dis-le donc ! Accuse ta mère.

— Oui, je ne savais pas que tu étais si méchante. Tu fais exprès de me faire de la peine.

— Mais, ma petite fille, je ne suis pas en colère. Pourquoi t’emballes-tu, toi aussi ? Je veux que tu sois heureuse, alors je te préviens. Je ne fais que te prévenir. D’abord je ne l’aime pas, ton Raphaël. C’est lui qui t’a enlevée à moi. Mais tu as eu grand tort de quitter l’autre. Je ne sais pas comment cela se passera. Tu lui as donné le temps de réfléchir. Tu as laissé à un homme le temps de réfléchir !

— Moi, j’étais venue exprès te voir parce que j’étais triste. Je me disais : « Il y a maman, il y a encore ma petite maman. » Moi, je suis une petite sotte. La vie me fait peur, maintenant. Je suis une femme :