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— Voyons, tu ne peux pas dire que tu es une femme si tu n’as eu que deux amants.

— Eh bien, oui ! J’ai eu des amants qui, comme lui, étaient étudiants. Je me figurais alors que j’allais apprendre ce qu’était un étudiant. Tu es maman. Nous raisonnons ces choses-là. Il me semble que ce soit mon intelligence et non pas ma vie que je doive te montrer. Nous sommes ici. Nous parlons d’égale à égale. Il ne me semble pas que tu sois maman et que tu aies des droits sur moi. Je ne l’aurais pas cru. J’avais peur d’être intimidée en face de toi.

— Mais c’est cela qu’il faut. Continue, continue. Tu m’intéresses. C’est bon de parler comme ça après le repas. On a envie de tout se dire. Moi, mes amies, je les invite toujours à déjeuner. On comprend mieux.

— Je continue, maman. Ça n’a aucun rapport. Mais tu ne sais pas, depuis que j’ai quitté mon petit Jean, à quoi je pense ? C’est bête. Eh bien, quand une porte s’ouvre, j’espère que c’est lui qui va entrer. J’ai passé trois jours à la fenêtre de ma tante pour le voir venir. Je suis contente lorsque je vois un ras-