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— Maman, auprès de lui la vie m’apparaissait toute simple. La nuit, nous étions l’un à l’autre, sans que cela eût l’air d’être un roman. Il disait que je lui venais de très loin et qu’il m’avait toujours connue. Le jour, je m’occupais de la chambre, je faisais la cuisine, je remarquais les heures, maman. Il rentrait. Le temps avait été ce qu’il devait être et si Jean avait dit un mot, ce mot aurait été juste.

— C’est cela, mon enfant, c’est cela. Et auprès de l’autre, n’est-ce pas, tu pensais : Il m’oblige à travailler, j’ai des mains de cuisinière, l’heure passe, voici un jour de ma vie où je n’ai pas eu d’aventures. Et tu le craignais. Je ne sais pas s’il te battait, mais tu as été malheureuse et, bien volontiers, dans ton besoin de chercher des faits et des raisons positives, tu aurais dit : Il a l’habitude de me donner des coups.

— Oh ! oui, maman. Oh ! oui !

— C’est que, tu sais : en amour je m’y connais mieux que toi. Maintenant, parle-moi de tes autres amants.

— Mes autres amants, maman !