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risquais pas de te la laisser. J’ai pris une petite rue, j’ai posé mon panier sur le trottoir et je suis parti. Quelqu’un l’aura bien emporté. Tant mieux si c’est des pauvres ! Je pensais : « C’est triste, il ne me reste plus que ça : faire du bien aux autres ! » Mais toi, il faudra que tu m’expliques. Comment l’as-tu connu ? Ah ! tu peux dire que vous m’avez menti ! Je pense aux lettres que vous me faisiez écrire pour me décider à t’envoyer là-bas. Je ne peux pas m’expliquer ça, moi je ne sais pas comment on s’y prend pour mal faire. Enfin, garde ça pour toi. Tu comprends à présent pourquoi je n’ai pas répondu à tes trois dernières lettres. C’est parce que tu ne le méritais pas. Je les ai toutes lues, je voulais savoir jusqu’où tu étais capable d’aller. Je ne les ai pas montrées à ta grand’mère. Tiens, je les porte encore toutes les trois dans ma poche. Ah ! ta grand’mère a bien changé. Elle dit qu’elle s’en doutait, mais ça lui a donné un coup tout de même. Moi, ça aurait été dans le temps, je t’aurais fait ramener par les gendarmes. Je voulais te montrer la porte si tu étais revenue. Enfin, je ne l’ai pas fait,