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pression de creuser un petit remblai. Une fois, du temps où elle était au couvent, un dimanche d’été, avec son oncle et sa tante, elle s’était assise au Parc de la Tête-d’Or. Un prêtre passa. Elle écrivit sur le sable de l’allée : « Flûte pour M. le Curé. » Et comme elle achevait, le manche de l’ombrelle cassa. Ce n’était pas la même ombrelle, d’ailleurs.

Elle fit le voyage sans presque s’en apercevoir. Il lui restait bien quatre kilomètres, qu’elle devait parcourir à pied. Elle ne se pressa pas, elle suivait chacun de ses pas d’un coup d’œil et sentait doucement qu’elle n’était pas encore arrivée. Cela ne ressemblait pas du tout au « retour à la maison paternelle ». À un moment donné, elle sut qu’elle approchait, alors elle voulut réfléchir un peu et s’assit au bord d’un fossé. Son ombrelle lui fut très utile : elle entendit des pas derrière elle, pas un de ses regards n’eut à dépasser la terre qu’elle s’amusait à fouiller. Puis, lorsqu’elle n’entendit plus rien, de crainte qu’il ne passât encore quelqu’un, elle se leva et poursuivit sa route.

Elle reconnut bien la grille. C’était une