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nous nous sommes couchés sur un talus et nous nous amusions à rouler du haut jusqu’en bas. Ma petite sœur avait peur de se faire du mal. Alors elle disait : « Oui ! oui ! Je le dirai à ta mère que tu te roules comme ça devant mon frère. Moi, je te vois tout. » Et moi aussi, je voyais tout, et je le regardais. Quand nous avons eu le pot de crême, nous nous sommes assis pour, tous les trois, tremper notre doigt dedans. Ensuite la Louise Combémorel a dit : « Eh bien ! Si tu dis à ma mère que je me suis roulée, moi je dirai à la tienne que tu as mangé de la crême. » Alors, ma petite sœur nous a laissés tranquilles. Nous avons ramassé des noisettes, c’est moi surtout qui en ai ramassé. C’était pour les mettre dans la poche de tablier de la Louise Combémorel. Elle avait un tablier, avec une poche devant. Moi, j’allais jusqu’au fond de sa poche et je laissais ma main longtemps, exprès. Elle ne se fâchait pas. Et puis, à la fin, j’ai laissé la main même quand je n’avais pas de noisettes dedans. Je l’ai embrassée, j’avais un peu honte. N’est-ce pas que c’est bien mal ?