Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/184

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cette parole. Pardonnez-la moi, Marie. N’ai-je pas dit plutôt : Le mal c’est tout ce que l’on aurait pu faire. Nous ne connaissons de l’homme que sa limite, nous ne connaissons de la vérité que le lieu où elle n’est pas. Je dois vous ennuyer avec moi-même. Je parle par anecdotes parce que je ne suis pas un homme d’action et que je me suis contenté d’avoir vu. Écoutez-moi, si vous allez mieux. Quand j’avais vingt ans, je vivais chez mon père auprès d’une jeune fille de dix-sept ans qui était mûre, qui venait voir ma sœur chaque jour, qui tournait vers moi sa face et que j’embrassais dès que quelqu’un ne nous voyait plus. Elle s’approchait, elle me laissait toucher à tout sur son corps, et lorsque, pendant une minute, nous étions seuls, je la prenais dans mes bras comme il le faut.

— Petit polisson ! dit Marie.

— Je dis tout, je ne puis pas ne pas tout dire. On appelle cela manquer d’éducation, mais je vous le dirai pourtant. Elle pliait son dos, elle tendait son ventre, j’étais auprès d’elle, rouge, avec une force de pénétration. Je n’aurais eu qu’un mot à dire, qu’un rendez-vous à fixer