Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pleurait. Comme elle en faisait balancer la tête articulée, il sortit une sorte de musique. Elle s’écria :

— Hi, mémère, il fait : hon !

Et bientôt après elle tomba tout d’un coup, au milieu d’un geste commencé. Son bras était tendu. Le mouton dormait sur le flanc.

Elle s’appelait Marie, elle s’appelait encore Louise, mais on l’appelait surtout Zizette. Elle avait bien l’air, dans ce petit lit, d’un diminutif. Le grand-père n’y put tenir : il se pencha, approcha sa figure et risqua ses deux lèvres. La grand’mère en eut un sursaut :

— Finis donc !

Il se mit à rire et dit à son tour :

— Pourvu que je ne la réveille pas, quand je vais me mettre à ronfler.

Elle haussa les épaules :

— Tu es donc aussi enfant qu’elle. Que ça ne t’empêche pas de te coucher. Elle aura plus vite fait de prendre l’habitude que toi de la quitter.

Ils se couchaient paisiblement : depuis trente ans, leurs gestes étaient les mêmes. Il quittait d’un coup son paletot et son gilet et,