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puis tendaient le cou, et voici qu’elle entendait : « Pardon, Madame, vous allez me trouver bien indiscret… » Ceux-ci étaient les plus humbles et tous s’éteignaient ; ils étaient nés pour se poser ainsi et n’avaient reçu de la flamme du monde que juste assez pour qu’on en vît la fin.

Il y en avait d’autres. Il y avait le gros bourdon qui est déjà là où on ne l’attendait pas. « Mademoiselle, vous n’allez pas marcher comme ça toute seule. » Il ne s’inquiétait de rien, il disait : « Mademoiselle ! » il était tenace et il fallait pendant longtemps ne pas lui répondre, dissimuler le suc et la moelle pour qu’il comprît enfin qu’il n’avait pas trouvé une de ces sucreries que pompent les gros bourdons.

Il y en avait de dorés, de bronzés, qui dessinaient avec attention la forme de leurs ailes et les dépliaient toutes comme un homme vaniteux faisant l’éloge de ses vertus. Alors ils s’avançaient après avoir bien ordonné leur jeu, décrivaient leur trajectoire et frappaient au point central : « Madame, vous m’avez donné un coup d’œil duquel je viens vous demander