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était petite, vêtue de rouge et poussait de toutes ses forces son filet de voix, parce que les petites vies ont besoin de crier.

Marie riait, rien qu’à la voir. Elle s’appelait Margot. Il se dégageait d’elle un regard simple, sans manière et que, parfois, elle se mettait encore à expliquer. C’était une enfant de six ans. Elle disait :

— Vous me regardez, j’ai l’air effronté, n’est-ce pas ? C’est vrai. Mais nous ne ferions pas d’affaires si nous ne l’étions pas.

Marie fut touchée. Elle voulut lui montrer qu’elle la connaissait jusqu’au bout. Elle lui dit :

— Vous vous appelez Petite Margot.

Margot était fûtée. Elle désigna Jean :

— Bien sûr, c’est lui qui vous l’a dit.

Marie ne voulait pas être à court et, pour lui faire voir qu’il y avait encore autre chose, elle dit :

— Moi, je vous aime de tout mon cœur.

Et tout à coup, du doigt, elle montra Jean à Margot ; elle ne pouvait pas se retenir. Elle avait compris tout ce qu’il avait dit et connaissait la solution.