Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/110

Cette page a été validée par deux contributeurs.

aux cafés, à tout ce qui passait dans les rues, à des courants de plaisir qui soulevaient Paris et le mettaient en branle. Et elle voyait l’amour, la vie, la liberté et elle répétait :

— Je porte la culotte, moi, je porte la culotte !


Ils sortirent, ils ne réfléchirent pas beaucoup et s’arrêtèrent dans un café du boulevard Saint-Michel. Il était imposant, avec trois étages, dont un sous-sol, avec des chaises en cuir, avec des tables lourdes, en marbre épais, avec des vitraux, avec les plafonds conventionnels du Quartier Latin, où l’on a peint des étudiants qui lèvent la jambe autour d’une grisette, avec des lampes électriques, avec des fumées qui se rejoignaient de table en table et voyageaient au-dessus de la salle, par nappes, avec un mot crié, avec un remuement de soucoupes, avec on ne savait quoi qui se gonflait autour de vous. Ils entrèrent, ils s’assirent, assez troublés tous trois et reçurent le tout à la face. Un air chargé montait, qui dominait les fronts, se heurtait au plafond bas et redescen-