Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/103

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sentir au fond de son cœur le feu de la chaleur centrale. Elle s’était pourtant accordé quelques permissions.

La première avait été d’acheter une boîte de poudre de riz, elle l’avait achetée à Lyon, ne voulant pas attendre jusqu’à Paris. Elle s’en mettait deux coups de houpette, la frottait ensuite avec son mouchoir, la faisait entrer. La chair de ses joues blanches s’accroissait d’un ton. Elle le savait et préparait par là-dessus des effets. Ses deux yeux bleus en vinrent à s’étendre, à gagner comme un Léman traversé par le fleuve.

Et l’on voyait encore les cheveux blonds de sa tête, sans ordre, sans crainte, et qu’accompagnait un sentiment, qu’elle tendait comme une femme, comme n’importe quelle femme. Raphaël ne parlait pas non plus. Sa main bien en place, couvée par une aisselle, le bout de ses doigts s’allongeant jusqu’au sein, il préférait ne pas remuer et sentait le long de son bras monter jusqu’à son cœur un dense et bon sang qu’il aimait. Il était content qu’on le vît, mais gardait ses pensées au fond de lui-même, n’ayant pas reçu le don de la