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IV

MA NACELLE

Viens, ô viens avec moi sur la mer azurée.

Qu’aux vents capricieux ma barque soit livrée !

(Mme Amable Tastu.)

La lune se mirait dans l’eau ;
Les étoiles resplendissantes
Au sein des flots paraissaient plus brillantes,
Et je disais, en revoyant Bourdeau :
Zéphyr du soir, emportez ma nacelle.
L’air est si pur ! et la nuit est si belle !
N’est-ce pas là le cloître d’Haute-Combe
Élevé sur ce sombre bord !
Du Comte-Vert c’est la royale tombe.
Vieux batelier, conduis-moi vers son port :
Zéphyr du soir guidera ta nacelle.
L’air est si pur ! et la nuit est si belle !
Mais garde de passer sous la verte colline.
Cet asile de mes douleurs !
Tout m’y rappellerait Christine[1],
Et tu verrais bientôt couler mes pleurs !
En vain zéphyr alors guiderait ma nacelle.
En vain l’air serait pur, et la nuit serait belle !


  1. Amie d’enfance de Mlle J. Bernard. (Note de l’Édit.)