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mit à rire de toute sa force en disant : Ho, ho, cela est plaisant ! il reviendra sans tête dans le camp.

Au même endroit.

On en tua bien quatre ou cinq cents ; entre autres un Capitaine Espagnol, fils d’un grand d’Espagne qu’on nomme le Comte de Lemos. Celui qui le tua étoit un des Grenadiers à cheval nommé Sansraison : voilà un vrai nom de Grenadier. L’Espagnol lui demanda quartier & lui promit cent pistoles, lui montrant même sa bourse où il y en avoit 35. Le Grenadier, qui venoit de voir tuer le Lieutenant de sa compagnie, qui étoit un fort brave homme, ne voulut point faire de quartier, & tua son Espagnol. Les ennemis envoyerent demander son corps qui leur fut rendu, & le Grenadier Sansraison rendit aussi-tôt les 35 pistoles qu’il avoit prises au mort, en disant : Tenez, voilà son argent, dont je ne