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affront-ci. Gourville se moqua de lui. Vatel monte à sa chambre, met son épée contre la porte, & se la passe au travers du corps : mais ce ne fut qu’au troisieme coup, car il s’en donna deux qui n’étoient pas mortels ; il tombe mort. La marée cependant arrive de tous côtés ; on cherche Vatel pour la distribuer ; on va à sa chambre ; on heurte, on enfonce la porte, on le trouve noyé dans son sang. On court le dire à M. le Prince, qui fut au désespoir. M. le Duc pleura ; c’étoit sur Vatel que tournoit tout son voyage de Bourgogne. M. le Prince le dit au Roi fort tristement. On dit que c’étoit à force d’avoir de l’honneur à sa maniere. On le loua fort, on loua & l’on blâma fort son courage. Le Roi dit qu’il y avoit cinq ans qu’il retardoit de venir à Chantilly, parce qu’il comprenoit l’excès de cet embarras. Il dit à M. le Prince