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ÉPITRE dédicatoire de M. de Marivaux
à Madame la Marquise de Prie.


on ne verra point ici ce tas d’éloges dont les Epîtres dédicatoires sont ordinairement chargées. A quoi servent-ils ? Le peu de cas que le Public en fait, devroit corriger ceux qui les donnent, & en dégoûter ceux qui les reçoivent. Je serois pourtant bien tenté de vous louer d’une chose, Madame c’est d’avoir véritablement craint que je ne vous louasse. Mais ce seul éloge que je vous donnerois, il est si distingué, qu’il auroit ici tout l’air d’un présent de flatteur, surtout s’adressant à une Dame de votre âge, à qui la Nature n’a rien épargné de tout ce qui peut inviter l’amour-propre à n’être point modeste. J’en reviens donc, Madame, au seul mo-