Page:Philipon de La Madelaine - Modèles de lettres.djvu/310

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sonnes qui me sont l’honneur de m’écouter, en ont fait le même jugement que moi, sur les divers ouvrages que je leur ai souvent lus de vous. Dans le temps que je jouissois du plaisir de voir croître une réputation qui m’est si chere, j’ai eu la douleur d’apprendre les traverses dont vos succès ont été interrompus ; & je puis vous assurer que je ne les ai guere moins vivement senties que les miennes propres. Je ne pouvois m’imaginer que vous les eussiez méritées ; & la persuasion où j’étois de votre innocence, me faisoit voir, entre vos avantures & les miennes, un rapport qui augmentoit encore ma sensibilité. Une chose cependant me consoloit pour vous, c’est l’opinion où j’ai toujours été, que les malheurs sont nécessaires aux hommes, & que rien ne purifie tant leur vertu que les adversités. C’est peut-être un avantage pour vous, dans la