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muler sans choix les épithetes & les synonimes, prodiguer les répétitions, faire attendre la fin de ses phrases, ou les semer de parentheses. L’ignorance ou le faux bel esprit, ce qui est à peu près le même, n’ont jamais fini ; le goût fait s’arrêter où il faut.

Cette derniere réflexion ne regarde pourtant pas toutes les Lettres indifféremment. Quand l’amitié, quand la confidence dirigent la plume, elles ont droit de tout dire ; ce n’est pas pour elles que les regles sont faites : & voilà pourquoi je ne mets ici aucun modèle de cette sorte de Lettres. C’est au cœur seul à les dicter ; & il ne doit point l’entreprendre, s’il sent qu’il ait besoin de consulter un Maître pour savoir comment il doit s’exprimer.

Je disois tout-à-l’heure qu’il falloit éviter les phrases triviales,