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1o. Mon cher Frere, je me figurerois en votre place, qu’en tout état & en tout temps, je dois être modeste ; & quoique les bienfaits du Roi honorent ses plus grands sujets, je m’en tiendrois dans ce sens fort glorieux ; mais j’irois aussi jusqu’à considérer dans ce bienfait ma patrie entiere, & je ferois en sorte que ma conduite fût l’expression de ma reconnoissance.

2o. J’aurois un courage prudent & rassis ; point de tons, point de prétentions. Je céderois dès que je pourrois descendre avec décence. Je voilerois même mes forces ; & je serois plus touché d’obtenir les suffrages que de les contraindre.

3o. J’aimerois mieux être un homme estimé qu’un homme aimable ; un officier de nom, qu’un joli cavalier ; & je prendrois si je pouvois en talents, la part de merite que les François cherchent trop souvent en agrément & en amabilité.