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par où commencer pour vous en parler. Le voilà donc mort, ce grand Ministre, cet homme, si considérable, qui tenoit une si grande place, dont le moi, comme dit M. Nicole, étoit si étendu, qui étoit le centre de tant de choses ! que d’affaires, que de desseins, que de projets, que de secrets, que d’intérêts à démêler ! que de guerres commencées, que d’intrigues, que de beaux coups d’échecs, à faire & à conduire ! Ah ! mon Dieu ; donnez-moi un peu de temps ; je voudrois bien donner un échec au Duc Savoie, un mat au Prince d’Orange : non, non, vous n’aurez pas un seul moment. Faut-il raisonner sur cette étrange avanture ? non en vérité, il y faut réfléchir dans son cabinet. Voilà le second Ministre que vous voyez mourir, depuis que vous êtes à Rome : rien n’est plus différent que leur mort ; mais rien n’est plus égal