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C. — Cela veut dire : « Tu seras ébranlé dans ta foi en moi et tu tomberas ; mais tu seras de nouveau converti à elle et tu te relèveras. Tâche alors de réparer ta faute, et par une ardente repentance, par une inébranlable confession de la vérité, donne un exemple salutaire à ceux qui chancellent dans la foi. »

S. — Les chrétiens romains se servent encore, pour la défense de leur dogme, de ce commandement de paître que Jésus-Christ a répété trois fois à l’apôtre Pierre, après s’être assuré, trois fois, de son amour pour lui : « Pais mes agneaux, » lui dit-il (plus exactement, d’après le grec : Nourris mes agneaux), « Pais mes brebis ; pais (nourris) mes brebis[1]. »

C. — Vous dites vous-même que dans ces paroles est contenu un commandement, et vous avez bien raison : c’est un commandement, et non pas un privilége d’honneur ; moins une autorité qu’un devoir, et même un devoir que la parole de Dieu impose également à tous les ministres de la foi : « Paissez le troupeau de Dieu, » leur est-il dit à tous[2].

S. — Mais le commandement donné à saint Pierre a quelque chose de particulièrement solennel et significatif.

C. — Où voyez-vous cela ?

S. — La solennité de ce commandement paraît en ce que Jésus-Christ, avant de le donner à saint Pierre, lui demande si son amour pour lui est plus grand que celui des autres apôtres, et en ce que cette demande, ainsi que le commandement lui-même, est répétée trois fois.

C. — Je n’ose pas vous dire ce que signifiait cette

  1. Jean, chap. xxi, 15, 17.
  2. Pierre, v, 2.