2° Ceux qui disent : « Moi, je suis de Céphas, ou de Rome, c’est-à-dire j’appartiens préférablement à Pierre, je reconnais Pierre pour chef de tous les docteurs et de l’Église elle-même, » — ces personnes veulent, d’après l’opinion du bienheureux Augustin, bâtir les hommes sur les hommes. Et voilà ce que veulent les chrétiens romains actuels !
S. — Comme un argument de leur dogme de la suprématie du pape, ils citent encore les paroles suivantes de Jésus-Christ à Pierre :
«J’ai prié pour toi, que ta foi ne défaille point. Toi donc, quand tu seras converti, affermis tes frères[1]. »
C. — Dans la prière que Jésus-Christ adressa à Dieu le Père pour tous les apôtres et pour tous les fidèles, il demanda une chose bien plus grande que ce qu’il demande ici pour Pierre.
S. — Dans quelle prière ?
C. — Dans cette sublime prière qui se trouve chez l’évangéliste Jean et où Jésus-Christ s’écrie : « Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés, afin qu’ils soient un, comme nous ! Père, mon désir est que là où je suis, ceux que tu m’as donnés y soient aussi avec moi[2]. »
S. — Mais pourquoi de tous les apôtres Jésus-Christ a-t il prié particulièrement pour Pierre ?
C. — Parce qu’il avait prévu la chute particulière de Pierre.
S. — Et cependant c’est à Pierre qu’il a dit : « Toi donc, quand tu seras converti, affermis tes frères. »