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Tanis ou à Eugubium, il a la même dignité, le même sacerdoce. La magnificence, les richesses et l’humilité de la pauvreté ne rendent l’évêque ni supérieur ni inférieur. Pourquoi mettez-vous en avant l’usage de la ville ? Pourquoi dites-vous qu’il n’y en a pas beaucoup de pareilles ? Cette rareté a produit l’orgueil. »

Ajoutons aussi les témoignages des conciles de l’Église latine sur le même sujet. Le concile de Carthage dit :

« Que l’évêque du premier siége ne se nomme pas chef des prêtres (princeps sacerdotum) ou le prêtre suprême, ou quelque chose de pareil, mais seulement l’évêque du premier siége[1]. »

« Quiconque voudra transférer les affaires aux tribunaux au delà de la mer (c’est-à-dire au tribunal du siége de Rome), qu’il ne soit reçu en communion par personne en Afrique[2]. »

En quelle évidente contradiction avec les canons se trouve l’Église romaine actuelle en donnant à l’évêque de Rome le titre de vicaire de Jésus Christ, et en considérant le siége romain comme le tribunal suprême général pour les affaires ecclésiastiques !

S. — Il me semble pourtant qu’il fallait qu’il y eût quelque part un centre d’unité de l’Église.

C. — Il a existé et il existe toujours dans l’esprit de Jésus-Christ. Ainsi l’apôtre nous prescrit « de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix. — Il y a un seul corps, continue t-il, et un seul esprit, comme vous êtes appelés à une seule espérance, par votre vocation. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous[3]. » S’il

  1. III Carthag., can. 26, apud Bever., 42, Nomocan. Slav. 39.
  2. Apud Bever. c. 31, Slav. 26.
  3. Éphes., iv, 3, 4, 5, 6.