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d’Irénée lui-même, il ne se borne, en parlant de la tradition, à l’Église romaine, que parce qu’il serait trop long d’énumérer les successions des évêques dans toutes les Églises.

S. — Je ne puis pas entrer dans ces savantes investigations, n’ayant ni les moyens ni le temps pour cela.

C. — Vous pouvez soumettre mes opinions à l’examen des personnes versées dans ces matières ; seulement choisissez pour cela des juges impartiaux.

S. — Vous avez dit, il me semble, que, d’après les paroles d’Irénée, dont nous examinons maintenant le témoignage, l’Église romaine fut fondée et édifiée par les deux plus célèbres apôtres, Pierre et Paul.

C. — Oui, il dit effectivement cela.

S. — Il y a quelque chose de très-remarquable pour moi dans ces paroles d’Irénée.

C. — Et qu’est-ce que c’est ?

S. — La grandeur du pontife romain — comme je l’ai vu aussi par un des articles du symbole de Trente que vous avez cité — se base sur ce que ce pontife est le successeur de saint Pierre, prince des Apôtres.

C. — Parfaitement juste.

S. — Mais par les paroles d’Irénée je vois :

1° Qu’il appelle Pierre et Paul ensemble et de pair les plus célèbres apôtres, de même que l’Église d’Orient jusqu’ici les appelle tous les deux les principaux apôtres. Où est donc le prince des apôtres ?

2° Que l’Église de Rome fut fondée par Pierre et Paul conjointement. Pourquoi donc l’évêque de Rome est-il le successeur de Pierre, et non pas de Paul, ou de Pierre et de Paul ensemble ?

C. — Je ne sais quelle réponse un partisan zélé de l’Église occidentale ferait vos observations ; mais je