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s’était élevé contre ce forfait, et, secondement, au secours contre les armes occidentales.

S. — Quelle issue eut donc ce concile pour les chrétiens orientaux ?

C. — Les malheureux instruments d’une impure politique signèrent la prétendue réunion des Églises ; mais les Grecs y consentirent si peu que, à en croire le témoignage de Pachimère, ils refusèrent, pour cette belle œuvre, la sépulture à l’empereur même, comme à un traître à l’Église.

S. — Quelles étaient du reste les conditions de cette réunion ?

C. — Le pape insista, le croirez-vous ? sur le dogme concernant le pape ; mais au sujet du dogme touchant le Saint-Esprit il ne fut pas trop exigeant. Il fut permis à l’ex-patriarche Germain de lire, dans le concile même, le symbole grec sans l’addition du Filioque[1].

S. — Que direz-vous du concile de Florence ?

C. — On ne saurait en dire rien de mieux que n’en dit l’auteur même de ce concile, le pape Eugène IV.

S. — Et qu’est-ce qu’il en dit ?

C. — Ayant appris que Marc, évêque métropolitain d’Éphèse, le plus ardent zélateur de l’orthodoxie dans ce concile, n’avait pas signé le décret sur la réunion des Églises, le pape Eugène dit : Donc nous n’avons rien fait !

S. — Mais qu’importait un seul homme ?

C. — Beaucoup : il était le véritable mandataire de l’Église grecque. L’empereur grec cherchait non pas le bien spirituel de l’Église, mais du secours contre les Turcs. Isidore, évêque métropolitain de Kieff, et Bessarion, archevêque de Nicée, n’avaient pas en vue non

  1. Dictionnaire raisonné, au mot Lyon.