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justifiée par les exemples de Nectarius, de Taraise (et de Nicéphore), patriarches de Constantinople, de même que par celui de saint Ambroise de Milan. Aussi fut-elle déclarée légitime, l’an 861, dans un concile de plus de trois cents évêques, parmi lesquels les légats du pape Nicolas occupaient la première place. Ignace fut de nouveau destitué. »

Complétons ce témoignage de l’auteur occidental par quelques circonstances qui méritent une attention particulière. Photius, ayant été un des premiers dignitaires de l’État[1], n’avait pas besoin de briguer le siége patriarchal de Constantinople ; au contraire, prévoyant les malheurs qui l’attendaient dans cette dignité, il écrivit au pape Nicolas Ier « qu’il aimerait mieux mourir que de monter sur le siége patriarchal. » — Ignace, déjà avant l’élection de Photius, souscrivit à sa propre abdication du siége patriarchal. — Photius ne prit la résolution de faire déposer Ignace par un concile, que parce que les partisans de ce dernier, réunis dans l’église de Sainte-Irène, s’étaient proposé de déposer l’innocent Photius. — Mais même après le premier concile, Photius, cédant aux complices d’Ignace, était prêt à secouer la poussière de ses pieds sur ses persécuteurs et à quitter le siége patriarchal, si on le lui avait permis[2]. — Au second concile, tandis qu’Ignace, amené à Constantinople, fut jugé et condamné, Photius fut écouté et reconnu complétement innocent, et les légats du pape signèrent cet acte. Ce concile est appelé œcuménique par Hemiste, Briennius, Balsamon, Zonare, Aristène, Nilus de Thes-

  1. Πρωτασηϰρήτις. Ce qui peut se traduire par : premier secrétaire d’État.
  2. Ép. 3, 6, 8.