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confirmées ; qu’en vertu de ces coutumes, comme à l’évêque d’Alexandrie appartenait l’autorité sur les Églises d’Égypte, de Libye et de la Pentapole, de même à l’évêque de Rome appartenait l’autorité sur quelques Églises, et même peu nombreuses, de l’Occident[1], et aucunement sur toute l’Église œcuménique. Jugez par cela combien le premier concile œcuménique était loin de reconnaître le pape pour chef de l’Église.

Le troisième canon du deuxième concile œcuménique prescrit : « que l’évêque de Constantinople ait la prérogative d’honneur après l’évêque de Rome, parce que cette ville est la nouvelle Rome. »

Si quelque préférence est accordée ici à l’évêque de Rome, c’est uniquement une prérogative d’honneur, mais nullement d’autorité générale.

Il faut bien faire attention à la base du canon précité. Pourquoi l’évêque de Constantinople est-il placé après celui de Rome ? Parce que Constantinople est la nouvelle Rome. En tournant la force de cet argument sur l’évêque de Rome, on pourra dire également : Pourquoi l’évêque de Rome est-il placé avant celui de Constantinople ? Parce que cette ville est l’ancienne Rome. Voilà la préférence que le deuxième concile œcuménique accorde à l’évêque de Rome ; la préférence d’honneur, et non pas l’autorité de chef de l’Église.

Le troisième concile œcuménique, confirmant aux évêques de Chypre et, à cette occasion, aux évêques d’autres diocèses en général leurs anciens droits d’indépendance des évêques étrangers, et restreignant l’autorité de chaque évêque métropolitain uniquement aux provinces sur lesquelles elle s’étendait anciennement,

  1. Ruff., Hist. eccl., l. 1, c. 6.