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S. — Ici il y a également quelque autre rapport qu’une primauté.

C. — Comment appelez-vous le rapport d’un chef avec un subordonné ?

S. — L’autorité ou le pouvoir.

C. — Ne voyez-vous pas maintenant que la primauté est attribuée à l’un d’entre ceux qui n’ont point d’autorité les uns sur les autres ? Or il ressort de cela tout juste la conclusion que j’ai déjà déduite, savoir :

La primauté du pape a été reconnue ; par conséquent, on ne reconnaissait pas l’autorité du pape sur toute l’Église, ou, ce qui est la même chose, on ne reconnaissait pas le pape pour chef de l’Église.

S. — Mais l’Église de Rome actuelle, considérant le pape comme chef de l’Église, lui attribue-t-elle effectivement non-seulement la primauté parmi les autres évêques, mais aussi l’autorité sur toute l’Église ?

C. — Vous pouvez en juger par les dogmes décrétés par le concile de Trente et que je vous ai déjà cités. Le pape y porte le nom de vicaire de Jésus-Christ, et les fidèles sont tenus de jurer obéissance au pape. Cela n’est plus une simple primauté, telle que les patriarches d’Orient l’accordent à celui de Constantinople, mais c’est une prérogative d’autorité, et même d’autorité autocratique.

S. — Il se peut que le catéchiste français aussi entende par la primauté la prérogative d’autorité sur toute l’Église ?

C. — Dans ce cas pourquoi ne s’est-il pas exprimé plus clairement en disant : l’autorité du pape sur toute l’Église a été reconnue, au lieu de dire seulement : la primauté du pape a été reconnue ? Cela ne veut-il pas