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Dieu, qui attendait son répétitif et son changement de vie, l’a abandonnée ou tout du moins menacé de l’abandonner en la « livrant à un sens dépravé, aux désirs de cœurs pervertis et aux passions effrénées ? » Dois-je continuer ?

Il fut un temps où les chrétiens de l’Église orientale, par une dispensation évidente de la Providence, avaient été choisis pour être l’instrument principal dont Dieu se servit pour délivrer la chrétienté occidentale de cette désolation spirituelle et temporelle, et pour rétablir l’Église d’Occident, humiliée et déshonorée dans la personne de son pontife même…

…Cela ne prouve-t-il pas que Dieu n’a pas abandonné l’Église orientale, mais qu’il la bénit, la protége et lui témoigne toute sa bienveillance !

Et c’est cette Église qu’on dédaigne comme une partie insignifiante de la chrétienté ! Rappelez-vous ici de nouveau l’exemple que je vous ai cité tout à l’heure. Quand, après la mort de Salomon, se formèrent, du peuple de Dieu, deux royaumes, ceux de Juda et d’Israël, le premier ne consistait qu’en deux tribus, tandis que le dernier en comptait dix. À cette époque les Israélites disaient des Juifs, sans doute, que c’était la partie insignifiante du peuple de Dieu. Mais c’est cette partie insignifiante qui, aux yeux de l’Éternel, constituait le vrai peuple de Dieu, dans lequel était renfermée la meilleure espérance, même pour les dix tribus révoltées.

S. — Je conviens que, même aux yeux du plus zélé partisan de l’Église occidentale, l’Église d’Orient n’est point, dans l’ensemble des peuples chrétiens, ce que quelques sectes étaient dans l’ancienne Église œcumé-