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moitiés qui, jusqu’ici, ne se sont point réunies, il ne peut y avoir de concile œcuménique, jusqu’à ce que la réunion des deux Églises soit effectuée. Le concile de Trente, qui, d’après les paroles mêmes de son symbole, sert tout particulièrement de base à l’Église de Rome actuelle, ce concile est un concile particulier de cette Église, et non point un concile de l’Église universelle. Il n’est même pas un concile général de l’Église occidentale, parce qu’à cette époque elle était déjà de nouveau morcelée.

S. — La chrétienté occidentale ne considère point la chrétienté orientale comme une partie importante de l’ancien tout.

C. — C’est un bon signe pour l’Église d’Orient d’être, comme son unique chef, Jésus-Christ, « la pierre qui a été rejetée par ceux qui bâtissaient[1] ; » elle est ainsi d’autant plus près de « devenir la principale pierre de l’angle. » — J’espère vous prouver, en peu de mots que, dédaigner la moitié orientale de la chrétienté, ce n’est point juger comme Dieu juge. — Savez-vous quelle est la raison de ce dédain ?

S. — Dans le livre même qui a donné lieu à notre entretien, j’ai lu le passage suivant :

« La désolation générale spirituelle et temporelle où les Orientaux sont tombés depuis leur schisme peut être regardée comme une preuve de l’abandon de Dieu. »

C. — Voyons, examinons la valeur et la justice de cette condamnation. La désolation générale spirituelle, où est-elle ? montrez-la-moi. En quoi consiste-t-elle ? dites-le-moi. Elle est, direz-vous, dans

  1. Matth., xxi, 40.