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juste de dire que le royaume d’Israël se sépara de celui de Juda.

C. — Pourquoi cela vous paraît-il plus juste ?

S. — Parce que le royaume de Juda resta tel qu’il était auparavant ; tandis que le royaume d’Israël institua pour lui un nouveau gouvernement, au mépris des droits du gouvernement héréditaire, reconnus de toutes les tribus du peuple de Dieu.

C. — Appliquons cet exemple au sujet actuel. Le catéchiste français dit que l’Église orientale s’est séparée de celle de Rome. Mais pour être autorisé à parler de la sorte, il aurait fallu prouver d’abord que l’Église romaine est demeurée, après la séparation, telle qu’elle était auparavant, et que l’Église d’Orient, au contraire, a violé quelque loi fondamentale dont l’accomplissement est la condition sine qua non de l’unité de l’Église. Or, comme il ne l’a pas démontré, il a commis, dès le commencement de son argumentation, une erreur très-grave, en avançant comme une chose certaine ce qu’il aurait fallu prouver. Je dirai plus encore : il a présenté la chose d’une manière tout inverse.

S. — Mais quoi ! serait-il plus juste de dire que l’Église romaine s’est séparée de l’Église orientale ?…

C. — Certainement, et « pour en convaincre tout homme de bonne foi », — dirai-je, en me servant des termes mêmes que l’auteur français emploie contre nous, — « il n’y a qu’à considérer l’une et l’autre Église dans les temps où elles étaient réunies. »

En examinant les deux Églises telles qu’elles étaient dans les temps de leur union, ou, ce qui revient an même, en considérant l’Église universelle des huit premiers siècles du christianisme, je trouve que la loi suivante a été toujours observée par elle, pour la conser-