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S. — J’ai à proposer à vos réflexions un fragment du livre intitulé : « Instructions générales en forme de catéchisme, imprimées par ordre de M. Charles — Joachim Colbert, évêque de Montpellier. » Voici quel est ce fragment :

« Il est facile de prouver que ceux d’entre les Grecs qui se sont séparés de l’Église romaine se sont séparés de la vraie Église de Jésus-Christ.

« Pour en convaincre tout homme de bonne foi, il n’y a qu’à considérer l’une et l’autre Église dans les temps où elles étaient réunies. Il est certain qu’alors les Grecs reconnaissaient le pape pour le chef de l’Église, cela paraît par les sept premiers conciles généraux qui se sont tenus en Orient, et où la primauté du pape a été authentiquement reconnue. Photius lui-même, qui a jeté les premières semences de la division, n’en disconvenait point, et dans les conciles généraux de Lyon et de Florence, où l’on a traité de la réunion des deux Églises, cette vérité a été reconnue aussi par les Grecs. L’Église de Constantinople n’a jamais prétendu que d’être la seconde Rome, et d’avoir le premier rang après elle. Encore est-il certain que l’Église de Constantinople n’a eu le second rang qu’au quatrième ou tout au plus au second concile général, ce qui ne s’est pas fait sans opposition. Il était donc vrai de dire alors que le pape était le chef visible de l’Église, et Rome le centre d’unité, comme parle saint Irénée, évêque de Lyon, Grec de naissance, qui vivait au second siècle. Si l’Église qui reconnaît le pape pour chef visible a été la vraie Église sans contestation pendant les huit premiers siècles, elle le sera toujours ; car, comme nous l’avons déjà prouvé, il ne peut jamais arriver dans l’Église de changement sur ce point. Par conséquent,