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vous pas me présenter à cet égard quelques-uns de leurs témoignages qui ne soient point sujets à controverse ?

C. — Dans les écrits du bienheureux Augustin seul, Adam Zernicaw et Théophane Procopowiez ont trouvé plus de cinquante passages où le dogme de la procession du Saint-Esprit est professé tel que l’Église orientale l’enseigne jusqu’à ce jour. Au nombre de ces passages il s’en trouve dont l’authenticité n’est révoquée en doute par personne. Tel est, par exemple, le passage suivant du livre Contra sermonem Arianorum, ch. 23.

« Qu’on ne pense point que le Saint-Esprit soit de Lui (c’est-à-dire du Fils), de même que Lui (le Fils) est du Père ; au contraire, tous les deux sont du Père, celui-ci naît, celui-là procède ; mais ces deux actes sont, sans doute, très-difficiles à distinguer dans la profondeur de cette nature (divine). »

Parmi le grand nombre des témoignages analogues qui se rencontrent chez les écrivains de l’Orient et de l’Occident, je vous citerai celui du pape Damase et de tout le concile de Rome. L’authenticité de ce témoignage ne saurait être révoquée en doute, car Augustin et Théodoret, le premier en Afrique, le dernier en Asie, l’ont rapporté l’un en latin, l’autre en grec, de la même manière et presque à la même époque, et certainement sans se copier l’un l’autre. Au concile de Rome, le pape Damase, de concert avec plusieurs évêques, émit une profession de foi, où se trouvent, entre autres, ces paroles citées par Augustin et Théodoret :

« Si quelqu’un ne dit pas que le Saint-Esprit est réellement et véritablement du Père, comme le Fils est de la substance de Dieu et est lui-même Dieu, la parole de Dieu, qu’il soit anathème ! »