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lui ; parce que, comme le dit encore le bienheureux Augustin, « personne ne veut ou n’aime ce qu’il ne connaît pas du tout et dont il ne sait rien. »

C. — Par conséquent, ne pouvez-vous pas admettre sans aucun doute que l’amour provient de la connaissance ?

S. — Je l’admets sans la moindre hésitation.

C. — Ne voyez-vous donc pas que le bienheureux Augustin a raison de soutenir, comme une chose claire et juste, que, de même que la volonté provient de la connaissance, ainsi le Saint Esprit procède du Père ?

S. — Je vois maintenant que cette explication est tout à fait conforme à la doctrine de l’Église orientale. On m’en avait cependant parlé d’une tout autre manière.

C. — Je sais par quelles raisons on l’a fait ! Si vous ne craignez pas la fatigue, vous pouvez examiner vous-même quels sont ceux de moi et des autres interprètes, qui ont rendu le plus fidèlement les pensées du bienheureux Augustin. Je vous ai cité ses paroles telles qu’elles se trouvent dans presque tous les manuscrits, et en particulier dans les plus anciens ; les autres vous les ont communiquées d’après les éditions imprimées par les partisans de l’Église occidentale.

S. — Il me semble incroyable que quelqu’un ait osé altérer les œuvres des grands écrivains pour les adapter aux croyances de son Église ! Peut-on défendre la foi par la fraude ?

C. — Je laisse ce doute à votre propre examen. Mais, quant à moi, je vous rendrai compte de ma traduction.

L’ouvrage imprimé du bienheureux Augustin porte :