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Esprit non dans l’acception la plus exacte de ce nom présentant une des hypostases éternelles de la Divinité, mais dans le sens des dons de l’Esprit divin, envoyés dans les cœurs des croyants. Par ses mérites, le divin Fils qui s’est incarné a acquis de Dieu le Père, si j’ose ainsi parler, la propriété de ces dons ; et en vertu de ce droit, il a le pouvoir de distribuer ces dons aux hommes, qui, sans les mérites de Jésus-Christ, sont étrangers à tout ce qui est divin.

Cette idée est exprimée d’une manière claire par le prophète David. S’adressant au Fils de Dieu, qu’il voit déjà revêtu de notre chair et, après cette humiliation, souverainement élevé par Dieu, il s’écrie : « Tu es monté en haut, tu as emmené un grand nombre de captifs, tu as pris des dons pour les distribuer entre les hommes[1]. » Il n’y a rien de surprenant que ces dons ou les dons du Saint-Esprit, acquis et distribués aux hommes en vertu des mérites du Fils de Dieu, soient appelés l’Esprit du Fils de Dieu. Par conséquent, cette expression ne donne aucune idée de l’origine éternelle de l’hypostase du Saint-Esprit.

S. — Le Fils de Dieu communique le Saint-Esprit aux apôtres en soufflant sur eux[2]. Par conséquent, le Saint-Esprit procède aussi du Fils.

C. — Les apôtres communiquent le Saint-Esprit en imposant les mains[3]. Par conséquent, le Saint-Esprit procède aussi des apôtres !… Ce sont encore là deux déductions parfaitement analogues ; si la dernière est fausse, la première ne prouve rien.

  1. Ps., lviii, 18.
  2. Jean, xx, 22.
  3. Act., viii, 7.