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temporel ou la distribution de ses dons. Et ce pouvoir d’envoyer le Saint-Esprit, Jésus-Christ se l’attribue, non comme un droit qui soit propre à sa personne, mais comme un pouvoir emprunté à l’hypostase du Père qui en est la source : « Je l’enverrai de la part de mon Père. »

S. — Quelques-uns soutiennent au contraire, que le mot procession signifie l’effusion des dons du Saint-Esprit ou l’envoi temporel du Saint-Esprit.

C. — Si vous voulez examiner la justesse de cette interprétation, appliquez-la aux paroles de Jésus : Le Consolateur viendra, lequel je vous enverrai de la part de mon Père, savoir l’Esprit de vérité qui procède du Père. » Mettez au lieu de « procède » s’envoie, vous aurez : « Je vous enverrai, de la part de mon Père, le Consolateur ou l’Esprit de vérité qui s’envoie du Père. » Ne voyez-vous pas que cette interprétation défigure tout le discours en le rendant équivoque, embrouillé, absurde ?

S. — Comment donc expliquer convenablement ces paroles de Jésus-Christ dans leur ensemble ?

C. — Pour cela remarquons avant tout (et vous pouvez vérifier cette remarque en lisant tout le discours de Jésus-Christ aux apôtres, dans lequel se trouvent les paroles qui nous occupent), remarquons, dis-je, que l’intention de Jésus-Christ était de consoler ses apôtres de sa prochaine séparation d’avec eux. Dans ce but, dit-il, le Consolateur viendra. Ces deux mots sont indéfinis, et ils ne donnent pas encore à ses auditeurs une entière consolation. Il viendra : d’où viendra-t-il ? où ira-t-il ? Cette venue aura-t-elle quelque rapport avec les apôtres ? Le Consolateur : Quel est ce consolateur ?