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S. — L’Église d’Occident reconnaît sans doute que l’Église d’Orient exprime le dogme de la procession du Saint-Esprit avec les paroles mêmes de Jésus-Christ ; mais elle pense peut-être que l’Église orientale comprend d’une manière fausse ces paroles, ou bien qu’elle n’y ajoute pas l’explication nécessaire.

C. — Examinons ces doutes.

Et d’abord : vous supposez que l’Église orientale comprend d’une manière fausse les paroles de Jésus-Christ sur la procession du Saint-Esprit. Mais ne remarquez-vous pas que les Pères de l’Église qui ont composé le symbole, éclairés de la lumière d’en haut, ont prévenu cette objection, comme s’ils l’eussent prévue ? Ils n’ont inséré dans le symbole aucune interprétation des paroles du Christ, pour ne pas donner lieu à cette question : Ces paroles sont-elles interprétées avec justesse ? mais ils ont mis dans le symbole les paroles mêmes du Seigneur, en laissant à la saine raison de chaque chrétien le soin de les comprendre d’après leur sens littéral.

Ensuite : vous pensez que l’Église orientale a tort de ne pas ajouter aux paroles de Jésus-Christ l’explication nécessaire. Mais Jésus-Christ, après avoir dit aux apôtres : « l’Esprit de vérité procède du Père, » n’a jugé nécessaire d’ajouter à ces paroles aucune explication. Par conséquent, l’Église d’Orient, lorsqu’elle reproduit exactement les mêmes termes dans son symbole, ne peut être accusée d’omettre une explication nécessaire. Au reste, l’Église d’Occident n’exige-t-elle pas dans ce cas quelque chose de plus qu’une explication ?

S. — Et qu’exige-t-elle ?

C. — Lorsque je dis, par exemple : « le Saint-Esprit procède du Père, » c’est-à-dire reçoit du Père l’origine