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C. — L’engagement aurait perdu sa force aussitôt que vous auriez appris que ce qu’il exigeait était contraire à la loi de Dieu ; mais l’Église orientale n’exige de vous rien qui soit contraire à la volonté divine.




S. — Je doute que l’Église d’Orient professe purement le dogme de la procession du Saint-Esprit.

C. — « Les paroles du Seigneur sont des paroles pures[1]. » L’Église orientale professe le dogme de la procession du Saint-Esprit avec les paroles mêmes que le Seigneur Jésus-Christ a dites aux apôtres : « Lorsque le Consolateur sera venu, lequel je vous enverrai de la part de mon Père, savoir l’Esprit de vérité qui procède du Père, c’est lui qui rendra témoignage de moi[2]. » Y a-t-il quelque chose de plus pur que cette profession ? Les paroles mêmes du Seigneur : « qui procède du Père » furent insérées dans le symbole oriental par les Pères du deuxième concile œcuménique : « Et je crois au Saint-Esprit qui procède du Père. »

S. — L’origine de ce dogme est si claire qu’il ne me paraît pas qu’il puisse y avoir lieu à controverse ; cependant le dogme en lui-même est un point de divergence entre l’Église orientale et l’occidentale.

C. — Oui, les docteurs de l’Église romaine, qui s’est séparée de la communion universelle, nous appellent schismatiques, parce que dans notre symbole nous répétons mot à mot le dogme tel qu’il est sorti de la bouche de Jésus-Christ lui-même ! Ils veulent que nous ajoutions aux paroles du Seigneur et que nous disions : qui procède du Père et du Fils !

  1. Ps., xv, 7.
  2. Jean, xv, 26.