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par l’Église orientale ; — tirons-en quelques observations sur vos rapports avec elle.

Vous reconnaissez que par suite du baptême vous êtes devenu en même temps membre du corps de Jésus-Christ et de l’Église orientale ; cependant vous dites que vous ne savez pas à quelle Église vous appartenez, mais que vous cherchez une communion à laquelle vous puissiez vous associer. En agissant ainsi ne ressemblez-vous pas à un membre qui voudrait se détacher de l’endroit qu’il occupe dans le corps pour prendre une autre place ? Par le même acte qui vous a uni à l’Église gréco-russe, vous êtes enté sur le corps de Jésus-Christ. N’est-il pas évident que dans cette Église visible se trouve mystérieusement le corps invisible de Jésus-Christ, ou, pour ainsi dire, une partie de ce corps qui est formé par l’ensemble des fidèles de tous les temps et de tous les lieux ? Qu’est-ce donc qui est le plus raisonnable de tâcher de demeurer par la foi dans cette communion des saints, ou de chercher avec méfiance une autre Église visible mieux à votre convenance ?

Au moyen d’une Église particulière, l’Église gréco-russe, vous êtes uni à l’Église universelle de Dieu, et maintenant vous vous soulevez contre la première par les doutes de votre raison et par les dispositions malveillantes de votre cœur. Cela ne ressemble-t-il pas à ce que ferait un doigt qui se proposerait de retrancher du corps une main ou quelque autre partie plus grande ?

L’Église, qui de païen vous a fait chrétien, a reçu de Jésus-Christ lui-même le pouvoir « de vous considérer comme un païen et un publicain, si vous n’écoutez pas cette Église[1]. »

  1. Mat., xviii, 17.