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que je ne songe point au perfectionnement de mon âme.

C. — Il est vrai que je ne peux pas connaître ce qui se passe en vous, mais quelquefois nous ne pénétrons pas assez profondément nous-mêmes dans notre âme. Ce n’est que par « la parole de Dieu qui juge des pensées et des intentions du cœur[1] que nous le pouvons. » Plaçons-nous donc devant le tribunal de ce juge. Jésus-Christ dit : « Si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra de la doctrine, si elle est de Dieu[2]. » Par conséquent, quiconque ne connaît pas si la doctrine est de Dieu ; quiconque est incertain pour savoir si elle est de Dieu, cette doctrine qui, depuis longtemps, lui a été annoncée ; si elle est orthodoxe, cette Église dans laquelle il vit, — celui-là, dis-je, ne s’expose-t-il pas nécessairement au soupçon de ne pas vouloir faire la volonté de Dieu ; de ne pas avoir fait précéder le désir de connaître la doctrine par le désir d’amender son âme, et de ne pas avoir fidèlement travaillé à cet amendement ?

S. — Avec l’aide de Dieu je tâcherai de toute manière de nourrir en moi-même un désir vif et sincère d’amender mon âme et de faire la volonté de Dieu, pour ne pas être à moi-même un obstacle éternel à la connaissance de la vérité.

C. — Mais revenons à la discussion interrompue sur le sacrement du baptême. — Vous avez dit que vous avez reçu la grâce divine au baptême qui vous a été conféré par l’Église orientale, mais que vous n’avez pas conservé cette grâce en son entier et sans tache. Cepen-

  1. Heb., iv, 12.
  2. Jean, vii, 17.