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doctrine qui n’oblige de croire à rien de ce que Dieu défend de croire, et qui ne retranche rien de ce que Dieu ordonne de croire ?

S. — Il va sans dire que non.

C. — Par conséquent, à cette question : Si l’Église enseigne la doctrine pure, on pourra substituer la suivante : Si l’Église n’oblige point en effet, par sa doctrine, de croire à ce que Dieu défend de croire, et si elle n’exclut rien de ce que Dieu ordonne de croire.

S. — Ce que vous venez de dire m’explique pourquoi vous vous êtes borné, dans notre discussion, à des questions simples qui, au premier abord, ne promettaient point une sûre défense de l’Église orientale.

C. — Arrêtons-nous ici et récapitulons les vérités que vous avez ou énoncées vous-même ou reconnues comme telles. — Vous avez dit que vous êtes uni à l’Église orientale, et que vous êtes prêt à lui témoigner une obéissance sincère, si son pouvoir sur vous plaît à Dieu. Vous avez reconnu que lorsque nous nous sentons tenus d’obéir à quelque puissance sur la terre, nous lui devons soumission tant qu’elle n’exige pas de nous ce que Dieu défend, et ne défend pas ce que Dieu commande. Vous n’avez pas contesté que l’Église d’Orient, dans sa doctrine morale, n’impose rien de contraire à Dieu, ni ne défend rien qui lui soit agréable. De même, je crois avoir prouvé clairement par le symbole, qui contient l’esprit de l’Église orientale, que cette Église enseigne la vérité pure, ou, ce qui revient au même, qu’elle n’ordonne point de croire ce que Dieu défend de croire, ni qu’elle ne défend de croire ce que Dieu ordonne de croire. Jugez vous-même quelle conclusion il faut tirer de ces principes.