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que le symbole, en sanctionnant certaines vérités, n’en exclut ni n’en désavoue par là d’autres qui n’y sont point contenues verbalement, il ne défend par conséquent point de croire à rien de ce que Dieu ordonne de croire. — Mais tout ce que vous avez dit jusqu’ici sur l’Église orientale et sur ses dogmes sert peu ou ne sert pas du tout à la réfutation des doctrines des autres communions chrétiennes.

C. — Aussi mon intention n’était-elle pas de réfuter les autres Églises.

S. — Voulez-vous donc que je fasse partie de toutes les communions dissidentes ?

C. — Du tout.

S. — Mais pour accorder la préférence à une Église plutôt qu’aux autres, il faut réprouver celles-ci.

C. — Avez-vous bien examiné ce que vous demandez ? Qu’est-ce que réprouver les Églises dissidentes ?

S. — C’est prouver qu’elles sont hétérodoxes, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas dans le vrai, quant à la foi.

C. — Mais comment s’appelle l’acte par lequel on prouve et décide que quelqu’un est dans le vrai ou dans le faux, qu’il a raison ou tort ?

S. — Appelez-le comme vous voudrez, j’espère que cela ne donnera pas lieu à dispute.

C. — Je l’appelle le jugement.

S. — Je n’ai rien à dire contre cela.

C. — Ainsi vous voulez que je prouve que certaines Églises sont dans le faux et ont tort.

S. — Oui.

C. — Vous voulez donc que je fasse un jugement sur elles ?

S. — Eh bien ! pensez-vous m’arrêter par cette expression ?