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solidée par la descente du Saint-Esprit ; agrandie par tous les apôtres ; visitée plus longtemps que toutes les autres sous la direction des apôtres ; illustrée avant toutes les autres par le martyre, et ayant servi de grand dépôt d’où les semences de l’Évangile se répandirent sur toute la terre.

S. — Certainement ces priviléges sont très-importants. Mais pourquoi saint Pierre, comme le premier parmi les apôtres, n’est-il pas resté à Jérusalem ?

C. — Apprenez par cela que Pierre n’a pas songé à fonder une capitale du christianisme, comme on y a songé plus tard ; mais il voulait remplir le commandement de son Maître, qui a dit : « Allez par tout le monde, et prêchez l’Évangile à toute créature[1]. » C’est ce commandement qui l’a conduit enfin aussi Rome.

S. — Et il n’a pas apporté avec lui la primauté à l’Église de Rome ?

C. — Figurez-vous qu’un souverain quelconque, visitant ses provinces, vienne dans quelque ville éloignée de la capitale et y meure, cette ville devient-elle pour cela capitale ?

S. — Sans doute non.

C. — Pierre, non le souverain, mais le serviteur de l’Église, parcourant tout le monde, vient à Rome et y meurt. Et l’Église de Rome serait devenue par là la capitale de l’Église universelle !

Pour un moment transportons-nous par la pensée dans l’Église primitive. Nous voilà dans l’année 64 après la naissance de Jésus-Christ, l’année où saint Pierre achève à Rome sa course terrestre. Faisons l’évêque de Rome successeur de Pierre premier évêque du monde,

  1. Marc, xvi, 15.