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concis (c’est-à-dire aux Juifs) avait été confiée à Pierre… ils me donnèrent la main[1]. »

S. — Mais saint Pierre a fini ses jours à Rome ; c’est donc là qu’est resté le principal siége de son épiscopat.

C. — Saint Paul a achevé aussi à Rome sa carrière terrestre ; c’est donc là aussi qu’est resté son principal siége épiscopal. Combien de siéges épiscopaux y a-t-il donc à Rome ?

S. — Saint Paul n’était pas le principal fondateur de l’Église de Rome.

C. — Irénée dit, sans aucune distinction, que « les plus célèbres apôtres, Pierre et Paul, ont fondé et édifié l’Église de Rome. »

S. — On dit que Pierre gouverna l’Église de Rome pendant vingt-cinq ans.

C. — On le dit dans la Rome actuelle, mais dans l’ancienne Rome, Lactance a écrit que « lorsque Héron régnait déjà, Pierre arriva à Rome[2]. » Or il est avéré que dans la dixième année de règne du Néron saint Pierre subit le martyre.

S. — Dites-moi donc à qui, selon vous, a succédé le premier évêque de Rome ?

C. — À personne.

S. — Comment ?

C. — Tout simplement, parce qu’il était le premier.

S. — Mais avant lui Pierre ou, au dire d’Irénée, Pierre et Paul remplissaient les fonctions épiscopales qu’ils lui confièrent plus tard. Comment donc n’aurait-il pas été leur successeur ?

C. — Dans ce sens, chacun des évêques de l’Église

  1. Galat., ii, 7 et suiv.
  2. De morte persecut., c. 2.