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concerne la religion, et l’on ne peut aller à l’encontre sans se mettre en opposition formelle avec l’esprit et la foi de l’Église. Car si nous osions rejeter les coutumes non écrites, comme de peu d’importance, ce serait indirectement porter atteinte à l’Évangile, en ce qu’il y a de plus essentiel, ou, pour mieux dire, ce serait réduire les enseignements des apôtres à un vain non.

« Par exemple, pour commencer par la première et la plus commune de ces pratiques : de quelle écriture avons-nous appris que ceux qui ont mis leur espérance au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, se marquent du signe de la croix ? Quel écrit nous a enseigné de nous tourner vers l’orient pour la prière ? Quel est le saint personnage qui nous ait laissé par écrit les paroles dont nous nous servons dans la consécration du pain eucharistique et dans la bénédiction du calice ? Car nous ne nous contentons pas de ce que l’Apôtre et l’Évangile en ont dit, mais avant et après cette action nous employons d’autres termes encore que nous tenons d’une tradition non écrite, et nous les prononçons persuadés qu’elles ont une force et une vertu particulières par rapport au sacrement. Quelle écriture nous enseigne encore à bénir, comme nous faisons, l’eau du baptême, l’huile de l’onction, et la personne de celui qui est baptisé ? À le plonger trois fois dans l’eau, à lui faire dire qu’il renonce à Satan et à ses anges ? D’où proviennent ces formules et ces usages ? D’une tradition tacite et mystique maintenue jusqu’à nous ; d’une instruction secrète, que nos pères ont observée sans discussion, et que nous suivons en demeurant dans la simplicité de leur silence. Car ils avaient appris combien le silence était nécessaire pour garder le respect et la vénération dus à nos saints mystères. Et en effet il n’était pas convenable de divulguer par l’écriture une doctrine renfermant des choses