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LIVRE II. 37

ÉPILOGUE

Les Athéniens érigèrent une statue au génie d’Ésope, et placèrent un esclave sur un piédestal immortel, pour montrer que le chemin des honneurs est ouvert à tous les hommes, et que la gloire récompense le mérite et non la naissance. Un autre m’avait devancé ; je n’ai pu être le premier dans ce genre ; j’ai voulu du moins qu’il n’y fût pas le seul, et cela par émulation, sans aucune envie.

Si l’Italie accueille mon ouvrage, elle aura plus d’écrivains à opposer à la Grèce ; mais, si la critique jalouse s’y attache, elle ne m’ôtera pas du moins le sentiment de mon mérite.

Que mon travail parvienne jusqu’à vous, que ces fables vous paraissent ingénieuses, et ce bonheur fera taire mes plaintes. Si, au contraire, cet ouvrage instructif ne rencontre que ces petits esprits qu’engendre la nature dans ses mauvais jours, et qui ne peuvent que censurer ce qui est au-dessus d’eux, je supporterai

EPILOGUS

i^Isopi ingenio statuam posuere Attici, Servumque collocarunt aeterna in hasi : Patere honoris scirent ut cunclis viam, Nec generi tribui. sed virtuii, gloriani. Quoniam occuparat aller, ne primus forcm, Ne solus esset, studui ; quod superfuit. Nec hsec invidia, vemm est œmulatio.

Quod si labori faverit Latium meo, Plures habcbit, quos opponat Graecise. Si livor obtrectarc curam voluerit, Non tamcn cripiet laudis conscientiam.

Si nostrura studiura ad aures pervenit tuas, Et arte fictas animus sentit fabulas, Omnem querclam submovet félicitas. Sin autem doctus illis occurrit labor, Sinistra quos in lucem nalura extulit, Nec quidquam possunt nisi mcliores carpero,