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5i PHÈDRE, PARLES.

rions avoir trop de moyens de défense : mais, qu’un méchant leur donne encore des conseils, la force et la malice renversent tout ce qu’elles attaquent.

Un Aigle enlevait en l'air une Tortue, qui, cachée sous sa maison d’écaille, ne courait aucun danger. Une Corneille survint, et, en voltigeant autour de l'Aigle, lui dit : « Vous tenez dans vos serres une proie excellente ; mais si je ne vous montre ce qu’il faut en faire, vous vous fatiguerez inutilement de ce lourd fardeau.» L’Aigle promet une part de la prise : la Corneille alors l’engage à laisser tomber du haut des airs la Tortue sur un rocher, pour briser sa dure écaille, il leur sera facile alors de s’en rassasier. L’Aigle, persuadé par de si bons avis, obéit, et partagea ensuite libéralement avec sa conseillère. Ainsi celle que protégeait tant la nature, trop faible contre deux, périt misérablement.

FABLE VII

LES DEUX MULETS ET LES VOLEURS

Deux Mulets cheminaient lourdement chargés, l’un portait l'ar-

Si vero accessit consiliator maleficu.< :,

Vis cl nequilia quidquid oppuguant, ruit.

Aquila in sublime suslulit Testudinem : Quoi quum abdidisset cornea corpus domo, Nec uUo pacte lœdi posset condita, Veiiit pcr auras Cornix, et propter volans : Opimain sane prxdam rapuisli unguibus, Sed, nisi monslraro, quid sit faciendum tibi, Gravi nequidquam te lassabit pondère. Promissa parle, suadet, ut scopulum super Altis ab astris duram illidal corticem, Qua comminula facile vescatur cibo. Inducla verbis Aquila inonitis paruil, Simul et magislrde large divisit dapem. Sic tula quae naturœ fuerat muiiere, Impar duabus occidit tristi nece.

FABULA VII

U U 1. 1 ET I. A T Tî O N E S

Jifuli gravali sarcinis ibnnl duo.