Page:Phèdre - Fables, trad. Panckoucke, 1864.djvu/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

4 PHÈDRE, FABLES.

l’agneau se trouvait plus bas ; mais, excité par son appétit glouton, le brigand lui chercha querelle. « Pourquoi, lui dit-il, viens-tu troubler mon breuvage ? » L’Agneau répondit tout tremblant : « Comment, je vous prie, puis-je faire ce dont vous vous plaignez ? cette eau descend de vous à moi. » Battu par la force de la vérité, le Loup reprit : « Tu médis de nous, il y a six mois. — Mais je n’étais pas né, » répliqua l’Agneau. « Par Hercule ! ce fut donc ton père, » ajouta le Loup. Et, dans sa rage, il le saisit et le met en pièces injustement.

Cette fable est pour ceux qui, sous de faux prétextes, oppriment les innocents.

FABLE II
LES GRENOUILLES QUI DEMANDENT UN ROI

Lorsque Athènes florissait sous de justes lois, la liberté, dans ses excès, bouleversa le gouvernement, et la licence rompit ses vieilles entraves. Alors les partis factieux conspirèrent, et Pisistrate,