Page:Phèdre - Fables, trad. Panckoucke, 1864.djvu/206

Cette page n’a pas encore été corrigée

changeant de peau, tromper ceux qui ne te connaissent pas ; mais pour moi, comme jadis, tu seras toujours un Âne.

FABLE VI
La grenouille et le renard'

Née dans les marais, naguère reléguée dans la bourbe, et ne se plaisant jusque-là que dans la vase, une Grenouille orgueilleuse gagna le sommet des collines et les vertes prairies, et visita les animaux malades. Elle se vantait de guérir les maux les plus graves, et de reculer par son savoir les limites de la vie. Le maître Péon, ose-t-elle dire, ne la surpasse point en mérite, quoiqu’au ciel il soigne les dieux immortels. Un Renard malin, riant de la simplicité des animaux, leur fit voir la foi qu’on devait à ses paroles. Pourrait-elle seule, dit-il, guérir les membres malades, quand sa couleur livide est un indice de maladie ?

Ne pas faire inconsidérément des promesses qu’on ne pourra tenir, c’est ce que dit cette fable.